PUBLICITÉ DE 1952 POUR SAUCY WALKER
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]FABRIQUÉE EN ACÉTATE DE CELLULOSE
PAR HERCULES POWDER COMPANYNom donné au matériau utilisé dans la fabrication des poupées et poupons aux USA, au Canada, en Angleterre, en Australie et Nouvelle Zélande, à partir de la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à la fin des années 50 où il commence à être remplacé par le vinyle et le polyéthylène.
Les informations citées ont été reçues d'après les recherches approfondies de Ottilie,que je remercie..Le hard plastic, on devrait plutôt dire "les différents types de hard plastic" fabriqués après-guerre, l’étaient à partir de dérivés de la cellulose (l’acétate de cellulose, l’éthylcellulose, l’acétate butyrate de cellulose) et trouvaient aussi leur application dans différents domaines autres que celui des jouets et des poupées.
On peut citer quelques grandes industries aux Etats-Unis qui fabriquaient ce matériau pour les marques de poupées américaines : Celanese, Hercules Powder Company, Eastman Chemical Company, Dow Chemical Company…
La fabrication s’effectuait par soufflage ou par injection autour d’un moule, certains matériaux étaient teintés dans la masse selon la couleur de la poupée souhaitée, d’autres nécessitaient une couche de peinture en sus, et le poids de la poupée pouvait varier en fonction du matériau utilisé et de sa technique de fabrication.
Il est à noter que l’on appelait aussi hard plastic le polystyrène qui servait à fabriquer certaines poupées anglaises dans les années 50 et jusque dans les années 60, avec les poupées de la marque Peggy Nisbet, par exemple.
Les poupées fabriquées en hard plastic (que l’on traduit littéralement par "plastique dur") présentaient beaucoup d’avantages : elles étaient ininflammables (contrairement à celles fabriquées en celluloïd), lavables (ce qui n’était pas le cas des poupées en composition) et d’une si grande solidité qu’elles étaient réputées incassables.
Ces poupées possèdent généralement un système de marche qui leur permet de tourner la tête à droite et à gauche lorsqu’elles avancent, ou bien elles sont simplement montées par élastique grâce à des crochets métalliques dans les membres et la tête.
La marque américaine Ideal Toys Company a utilisé la première le hard plastic, les autres marques lui ont très vite emboîté le pas, et grâce aux partenariats commerciaux entre les fabricants, le Canada a aussi proposé des poupées dans ce matériau : on peut citer la marque Reliable qui entretenait un partenariat commercial avec la Ideal Toy Company.
Dans le même temps, l’Europe n’était pas en reste : les marques anglaises Pedigree, Roddy, Palitoy, Rosebud … créaient aussi des poupées en hard plastic (on appelait ce matériau autrement en France : rhodoïd, rhodialite, naxoïd, naxolite, sicoïd, etc. selon les marques, et il s’agissait vraisemblablement du tortulon en Allemagne).
Des poupées en hard plastic sont aussi été commercialisées en Australie par Pedigree qui avait une filiale sur place et par la marque Verna, entre autres.
Avec le temps, on a constaté l’apparition de certains désagréments sur les poupées en hard plastic dus à un effondrement des molécules du plastique, cela peut aller d’une simple odeur écœurante de beurre rance qui ne met pas en danger la poupée, jusqu’à l’autodestruction par un processus chimique irréversible que les collectionneurs anglo-saxons appellent la "maladie des Pedigree" (bien que les poupées de la marque Pedigree ne soient pas les seules touchées) et que l’on appelle en France la "maladie du vinaigre" parce qu’une forte odeur de vinaigre (acide acétique) se dégage lors du processus de destruction.
Afin de préserver ces poupées, il est important de savoir à quel type de hard plastic on a affaire, ils n’évoluent pas tous de la même façon et certains symptômes sont moins inquiétants que d’autres, selon le matériau utilisé.
LES POUPÉES EN ÉTHYLCELLULOSE
L’éthylcellulose est un dérivé de la cellulose. Il a été utilisé dans la fabrication des toutes premières poupées en hard plastic de la marque Terri Lee Dolls : il s’agit des modèles qui ont succédé en 1947 aux modèles en composition.
La Dow Chemical Company produisait ce plastique sous les noms de Celcon et Ethocel.
Avec le temps, les poupées fabriquées dans ce matériau ont tendance à se craqueler comme les poupées en composition, elles deviennent cassantes et donc fragiles.
Les précautions à prendre sont les suivantes : veiller à conserver ces poupées à l'air et à l'abri de l'humidité et, si la poupée présente des craquelures, éviter les chocs et les nombreuses manipulations.
LES POUPÉES EN ACÉTATE BUTYRATE DE CELLULOSE
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]TERRI LEE 1950-51
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]TERRY LEE 1946-47
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]FABRIQUÉE EN TENITE IIL’acétate butyrate de cellulose est un dérivé de la cellulose qui est plus onéreux et plus résistant que l’acétate de cellulose.
Il a été utilisé, entre autre, par les marques Terri Lee Dolls (pour Terri Lee, Jerri Lee, Benjie … dès la fin de 1947), par la Ideal Toy Company (pour Toni à partir de 1949), par Arranbee (pour Nanette dès 1947)...
Ce plastique était produit par la Eastman Chemical Company, sous le nom de Tenite, dans un premier temps, puis de Tenite II à partir de 1949.
Les poupées fabriquées en acétate butyrate, finissent, avec le temps, par sentir mauvais : une odeur de beurre rance facilement identifiable et dont il est très difficile, voire impossible de les débarrasser. L’effondrement des molécules de plastique permet à des bactéries (le butyrate étant à la base une matière organique) de se développer, causant cette odeur écoeurante.
L’humidité favoriserait le déclenchement du processus.
Il est important de préciser que cela ne détruit pas la poupée.
Les conseils des collectionneuses américaines pour venir à bout de l’odeur sont les suivants : bourrer le corps de la poupée de sachets dessicants en ajoutant une poudre antifongique et des sachets de lavande, puis l’enfermer quelques temps dans un sac hermétiquement clos, créant ainsi un milieu anaérobie dans lequel les bactéries privées d’air ne pourront survivre.
Le mieux malheureusement n’est souvent que provisoire, il est donc préférable de s’habituer à l’odeur et de la considérer comme faisant partie de la poupée.
Les poupées en Tenite sont aussi susceptibles d’attraper des petites tâches blanches de moisissure, on peut les faire disparaître mais elles reviennent à plus ou moins long terme.
Les précautions à prendre sont les suivantes : éviter de conserver la poupée dans un milieu humide (l’idéal serait un taux d’humidité de 50% dans la pièce).
Ne pas mettre côte à côte deux poupées fabriquées dans ce matériau si l’une d’elles dégage une odeur de beurre rance.
LES POUPÉES EN ACÉTATE DE CELLULOSE
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] POUPEE PEDIGREE DES ANNÉES 50
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]POUPEES ANGLAISES RODDY
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]EN ACÉTATE DE CELLULOSEL’acétate de cellulose est un dérivé de la cellulose. Il a été le matériau le plus utilisé dans la fabrication des poupées en hard plastic. Pouvant être soufflé ou injecté, il a été utilisé par de nombreuses marques américaines, citons par exemple la Ideal Toy Company et sa célèbre Saucy Walker dès 1951 (poupée pourvue d’un système de marche qui lui permettait de tourner la tête d’un côté puis de l’autre en avançant).
En Angleterre, les marques Pedigree Roddy, Rosebud, l’ont aussi employé pour différents modèles pourvus ou non de mécanismes.
Ce plastique était produit pour les fabricants de poupées par les firmes Celanese et Hercules Powder Company sous les noms Celanese acetate et Hercules acetate.
Avec le temps, certaines poupées (apparemment celles fabriquées en acétate de cellulose injecté) développent une maladie qui les détruit progressivement sans qu’aucune solution définitive ait pu être trouvée à ce jour pour y remédier. Un effondrement des molécules du plastique libère de l’acide acétique et la poupée se gangrène lentement en dégageant une odeur de vinaigre.
Les collectionneurs anglo-saxons appellent cela "la maladie des Pedigree" car ces poupées surtout sont touchées, en particulier les premiers modèles créés dans l’immédiat après-guerre, mais les Pedigree ne sont pas les seules à subir l’instabilité des molécules du plastique (voir aussi l’article "les poupées Raynal et la maladie du vinaigre").
Des chercheurs se sont penchés sur la question et ont émis l’hypothèse que les parties métalliques à l’intérieur de la poupée (certaines parties des yeux et les crochets de fixation des membres et de la tête) pourraient provoquer une réaction chimique responsable du processus de destruction.
On pense aussi que l’apparition de cette "maladie" est due à de mauvaises conditions de conservation : humidité et écarts de température élevés.
Il est important aussi de préciser qu'un grand nombre de poupées ne développeront jamais cette maladie.
Quoiqu’il en soit, si le processus ne peut être définitivement enrayé, il peut aller très lentement et des années peuvent s’écouler avant qu’une poupée qui présente les premiers symptômes voie son état s’aggraver.
C’est pourquoi il est important de conserver les poupées atteintes, et a fortiori celles en bonne santé, à l'air, à l’abri de l’humidité et des écarts de température.
Ces poupées ne sont bien sûr pas des jouets à donner à des enfants et il est recommandé de se laver les mains après avoir manipulé une poupée atteinte de cette maladie.